Le remodelage du commerce mondial : Comment les pays en développement peuvent-ils élaborer une stratégie ?

Le ralentissement du commerce des marchandises continue. Un paysage technologique en évolution. Le Sud global prend du poids. Il est à la fois opportun et intemporel de repenser les stratégies de développement.

 

L’évolution des structures du commerce mondial pose de nouveaux défis aux pays du Sud, ce qui nécessite une approche politique plus large pour revitaliser le développement à l’ère du mécontentement public.

Après avoir stagné en 2023, le commerce international devrait croître d’environ 2 % en termes réels en 2024, selon le dernier Rapport sur le commerce et le développement publié le 29 octobre.

Ce rebond est principalement dû à la reprise des échanges de marchandises, qui représentent 75 % du commerce mondial en valeur.

Le commerce des services, quant à lui, devrait connaître une croissance plus rapide, de l’ordre de 5 % en 2024. Les composantes transport et voyage, notamment, ont affiché des taux de croissance à deux chiffres au cours du premier trimestre de l’année.

 

L’essor du commerce Sud-Sud

Entre 2007 et 2023, le commerce Sud-Sud a plus que doublé, passant de 2 300 milliards de dollars à 5 600 milliards de dollars, ce qui ouvre de nouvelles perspectives aux économies en développement.

Cela peut signifier réduire la dépendance à l’égard de leurs partenaires commerciaux traditionnels, favoriser l’intégration économique régionale et négocier des accords commerciaux et financiers favorables.

 

 

Un pivot dans le commerce mondial

Au niveau mondial, alors que le commerce a augmenté en termes absolus, sa croissance par rapport au PIB s’est arrêtée depuis la crise financière de 2008-2009.

Le ratio commerce/PIB est un indicateur de l’importance relative du commerce dans la production économique mondiale.

Entre 1995 et 2007, le commerce a augmenté deux fois plus vite que le PIB mondial, mais la part du commerce en pourcentage du PIB a atteint un pic de 25 % en 2008 et a stagné ou diminué depuis, pour se stabiliser progressivement en 2023.

 

 

Implications pour les pays en développement

Le rapport souligne que les économies à faible revenu, qui s’appuyaient autrefois sur une croissance manufacturière tirée par les exportations pour créer des emplois, stimuler la productivité et favoriser la transformation économique, trouvent ce modèle de plus en plus limité.

La montée des politiques protectionnistes dans les économies avancées, ainsi que les progrès technologiques rapides et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, pourraient menacer les efforts déployés par les pays en développement pour passer d’activités économiques à faible productivité à des activités à forte productivité.

Cette évolution est actuellement reflétée par la sophistication et la variété des exportations, l’intensité du capital fixe et le poids de l’industrie et des services dans le PIB total.

Recommandations politiques d’ONU commerce et développement (CNUCED)

Pour relever les défis posés par un système commercial fragmenté, il faut des réponses politiques coordonnées au niveau national et mondial.

Pour s’adapter à la reconfiguration du commerce mondial et à l’impact des nouvelles technologies, la CNUCED souligne la nécessité pour les pays en développement de renforcer leurs industries nationales et de réduire leur vulnérabilité aux chocs économiques mondiaux.

Il appelle à une stratégie équilibrée qui cible à la fois l’industrie manufacturière et les services, y compris les secteurs non marchands, afin de créer des emplois de qualité et de stimuler la productivité.

Ces politiques doivent être soutenues par des accords internationaux qui préviennent les conflits commerciaux et garantissent l’accès aux marchés et aux financements mondiaux.

Parallèlement, les institutions multilatérales, telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC), doivent jouer un rôle plus important dans la gestion des risques de fragmentation du commerce et veiller à ce que les pays en développement aient leur mot à dire dans l’élaboration de l’avenir du système commercial mondial.

Les efforts visant à réformer les règles de l’OMC sur les subventions industrielles et les barrières commerciales seront cruciaux pour atténuer les effets négatifs.

source: https://unctad.org/

 

 

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